News / Nouvelles

Lire l’APPEL de la RIJ qui conclut la rencontre


SYNTHESE DES EVENEMENTS DE LA RIJ

Aujourd’hui, dernière journée de la RIJ, c’est détente complète, avant une séparation émouvante… mais on se retrouvera !

Un cerf-volant géant, de 5 mètres, réalisé et signé par les participants de la RIJ…

et il s’envole avec succès, à une altitude respectable, avec ou sans vent !

Jeu de ballon au pied sous un soleil de plomb… c’est de la détente ça ?

Sur scène à Garchizy, compte-rendu animé de la RIJ…

et concerts débridés, avec plusieurs groupes dont les excellents « Pochette surprise » !

L’AVANT-DERNIER JOUR

Les jeunes participent à la cérémonie du 14 juillet à la mairie de Garchizy, où le maire annonce l’adhésion de la ville à l’association des maires pour la paix.

Avec le drapeau de l’ARAC porté par un participant de la RIJ…

Atelier sur l’action non-violente et la désobéissance civile…

…avec des exercices pratiques comme la « tortue »…

…tortue bientôt disloquée par des policiers improvisés…

et ici, la technique du « petit train » (plus d’infos sur desobeir.net)

Détente le soir avec feu d’artifice et bal popu tout ce qu’il y a de plus popu…

Voir le « Journal de la Paix » n°3 du 14 juillet 2011 (en pdf)

SYNTHESE DU 13 JUILLET 2011


RDV de la manifestation devant l’avion Mirage 3 près de la base d’Avord


Happening avec les missiles

Départ de la manifestation

Arrivés à l’entrée de la base stratégique nucléaire d’Avord,
certains tentent d’engager un dialogue avec les gardes…

Une jonchée symbolique devant l’entrée de la base

 

Les participants de la Rencontre Internationale de Jeunes
manifestent à la base nucléaire stratégique d’Avord,

le 13 Juillet 2011 sur France 3 (2 mn). Voir la video

Et retour à Garchizy pour rédiger l’Appel

SYNTHESE DU 12 JUILLET 2011

Nous, jeunesse de la Rencontre Internationale pour une Culture de Paix, nous allons mercredi 13 juillet sur la base Militaire d’Avord.

Nous venons en paix, nous ne voulons ni bloquer, ni déranger, simplement discuter et partager.

Nous considérons l’espèce humaine comme une parmi la diversité interdépendant du vivant.

Nous nous engageons par notre Culture de Paix à être un peuple marchant dans la même direction,

Aux gendarmes nous venons exprimer nos doutes envers la réelle utilité de ces métiers. Nous invitons simplement à réfléchir à ce qu’ils vont faire après, car nous savons la nécessité de se sentir utile pour vivre émancipé. Nous venons leur dire que les armes à uranium appauvri qu’ils manipulent les rendront autant malades que les vétérans d’Irak, qu’elles polluent et rendront malade la Terre et nos enfants pour des milliers de générations. Nous venons leur dire que les choix militaires ne sont pas ceux de la population, que la démocratie est bafouée. Et nous trouvons paradoxal que les gardiens de la paix soient issus d’une Culture de Guerre.

A la population d’Avord, nous venons avec joie et espoir, partager nos connaissances acquises durant notre séjour par la diversité des extraordinaires Rencontres et l’expérience de nos vies. Nous venons partager notre Culture de Paix.

Nous venons exprimer des possibles, car selon l’organisation de la vie citoyenne et de la Culture qui en ressort, nous pourrions préparer une société civile paisible et artistique..

A 10h30 ce 13 juillet, nous nous rassemblons autour d’un avion de guerre (Mirage 3) en bord de route, juste à côté d’Avord. Nous y ferons un « happening » : tous habillés d’un t-shirt blanc, nous allons nous éparpiller autour et sous l’avion. Plusieurs hommes missiles traverseront la foule et à leur contact, les êtres s’effondreront inertes sur le sol. Les êtres missiles sortent de leur costume et s’effondrent à leur tour. Nous sommes tous allongés et gardons le silence pendant une minute pour manifester contre toutes les horreurs de la guerre, les viols, les meurtres, les mutilations, les maladies, la misère et la haine, contre tout ce qui est inhérent à la guerre elle-même, contre la souffrance indicible qu’elle apporte, contre la Culture de Guerre qui a dégradé la condition humaine au-delà, bien au-delà de ce que toute personne digne et vivante peut supporter.

Nous irons ensuite à la rencontre de la population d’Avord, nous mangerons et nous irons devant l’entrée de la base militaire. Nous irons avec nos armes : la parole, un ballon de foot, des cartes à jouer, un cerf-volant, nos slams, des guitares et percussions, peut être un détecteur de radioactivité, 2 banderoles (« Guerre en Libye pas en notre nom » et « Mondialisons la paix »), appareil photo et caméra, partager notre entrain pour la culture de paix, faire une inspection citoyenne de la base (si autorisation) et traverser le champ de tir.

Nous venons affirmer notre désapprobation à toutes les guerres. Nous nous opposons la discipline de rester calme et positif, de nous retirer si la colère monte, de préférer en toute situation la fuite à la violence verbale ou physique.

La troupe Bou Saana pour un intermède théatral


Table ronde : Dépenses militaires par rapport aux besoins sociaux

–          Crise de désarmement depuis le 11 septembre 2001.
–           Apparition de la notion  de « guerre préventive »
–          La France : PIB investi plus important, dans les dépenses militaires
–          Entretien d’une véritable culture de guerre

Après la période plutôt favorable de la construction de la paix qui a succédé à la guerre froide et a vu notamment la définition de la Culture de Paix, nous sommes dans une crise de désarmement depuis le 11 septembre 2001 avec notamment l’apparition de la notion de guerre préventive.

Nous sommes en train de renouveler totalement les missiles de nos sous-marins nucléaires remplaçant les M45 par les M51 qui ont eux une portée de 8000 km (2000 km de plus que les précédents). La France est l’un des pays qui consacre le plus de PIB par habitant aux dépenses militaires avec environ 800€ par an et par habitant qui y sont engloutis.

Pour justifier ce gâchis colossal une véritable culture de guerre est entretenue et les jeunes en sont la principale cible. Dans le même temps, la professionnalisation de l’armée montre la méfiance croissante des gouvernements envers les peuples.

Sécurité et liberté vont de pair et nous devons veiller à ce qu’elles soient mises en œuvre conjointement.

Table ronde : l’utilité de l’arme nucléaire ? Accords militaires entre la France et la Grande Bretagne.

–          Association ICAN internationale, campagne pour l’abolition les armes nucléaires
–          Nombreux accidents restés secrets
–          Traité de non-prolifération de 1970 (non respecté)
–          142 pays contre l’arme nucléaire
–          76% de la population est contre
–          Pas de désarmement sans accord universel

SYNTHESE DU 11 JUILLET 2011

Table ronde : L’influence des activités militaires sur l’environnement.

Les activités militaires nuisent gravement à notre environnement. La fabrication des armes conduit à la destruction des systèmes d’irrigation, des habitations, des cultures alimentaires… Des lois environnementales internationales existent pourtant, mais sont sans cesse violées par les entreprises qui investissent dans les guerres. En plus du biaisement des normes internationales, s’ajoute le détournement de l’argent public qui permet la création de telles entreprises. Ce constat affolant appelle à la mobilisation accrue des populations du monde au premier rang duquel, la mobilisation des jeunes. Il a été remarqué qu’aux Etats Unis, où se concentre la fabrication d’armements, le droit de vote est faiblement exercé par les jeunes en général. Ceci peut s’expliquer par le fait que les jeunes ne comprennent pas le lien de causalité entre l’armement et l’environnement. Sous le désintéressement général des populations, les gouvernements ont donc  donné carte blanche aux sociétés privées d’investir dans la fabrication des armes au mépris du respect de notre environnement. C’est pourquoi nous encourageons fortement la création de campagnes de sensibilisation sur les effets criminels de l’armement sur notre écosystème.

 

A. Responsabilité de la jeunesse dans la gestion des conflits :

 

Partant des vécus partagés lors de notre atelier, nous avons constaté qu’en cas de violences, et à fortiori lorsqu’il y a conflit, les premières victimes sont les jeunes. Mais l’expérience montre aussi que lorsqu’ils apprennent à se connaître, les jeunes  passent par-dessus les préjugés qui leur ont parfois été inculqués dans leur culture même et se rendent compte que par-delà leurs différences, ils ont les mêmes aspirations et les mêmes revendications. Les jeunes, lorsqu’ils s’unissent, peuvent changer les choses, comme nous le voyons en Tunisie et en Egypte. Afin de nous permettre de continuer à échanger nos réalités vécues, et pour pouvoir partager nos projets, nous proposons dans un premier temps la création d’un blog / groupe sur les réseaux sociaux que nous ferions partager très largement.

B. Conséquences du militarisme sur la santé :


Nous sommes partis des effets les plus catastrophiques de l’armement  sur la santé en évoquant les milliers de morts et  les souffrances infinies,  résultant  des bombes larguées sur  Hiroshima et Nagasaki.  Ce premier élan de discussion à fait passerelle à d’autres horreurs du militarisme, comme les bombes en uranium appauvri utilisées entre autres lors de la guerre du Kosovo et d’Irak. Ces milliers de particules libérées par l’engin de mort détruisent cellules, tissus puis organisme des peuples touchés. Les utilisations de l’armement accroissent parfois les impacts sur la santé humaine lorsque par exemple, des obus anti chars en uranium appauvri, sont utilisés pour faire des trous dans les maisons, comme ça a pu être  le cas en Palestine.  Les conséquences sur la santé sont donc présentes à un moment donné, et se poursuivent dans le temps. En plus de cette destruction physique, la psyché humaine ne reste pas indifférente à la morale militaire, à sa propagande et à ses ordres. La barbarie de la fameuse « pacification » de l’Algérie  à fait 250 000 victimes, atteints psychologiquement. De l’amiante des navires de guerre en passant aux poupées utilisées comme cheval de Troie des mines anti-personnel, l’hypocrisie du système en place à été dénoncée, et  des propositions pour sortir de cet éternel recommencement ont été faites. La lutte permanente contre toutes les guerres et les discours mensonges qui les accompagnent a été vue comme une nécessité pour ne plus être les sacrifiés des bourreaux. L’alliance dans le combat avec ceux qui luttent contre la marchandisation du vivant, a également été faite pour renverser le système marchand et militariste.

C. L’aide européenne aux jeunes : PEJA ;

 

Les jeunes prennent conscience  de la nécessité et importance du programme européen jeunesse en action (PEJA).

Cependant le processus d’obtention de l’aide requiert bon nombre de formalités administratives qui rendent difficile son accessibilité. Nous souhaitons une démocratisation de la rencontre internationale aux fins de faciliter au plus grand nombre l’aide à la jeunesse.

D.  Acceptation intersexuelle :

 

 L’idée de l’atelier était d’établir une solidarité féminine entre cultures différentes, ceci afin de favoriser la lutte de chacune au sein de son pays par le soutien de toutes les autres, dans le respect mutuel de cette différence.

Lors de ce débat, nous avons réalisé que la conception de la liberté est différente selon la culture et surtout l’éducation. Cela nous a amené à constater que le féminisme doit être adapté à celles pour qui le combat est mené, à leurs valeurs et à leurs souhaits sans jugement aucun.

Voir le « Journal de la Paix » n°2 du 11 juillet 2011 (en pdf)


SYNTHESE DU 10 JUILLET 2011

Matin : Table-ronde  : « Conflit Israël-Palestine : quel rôle l’Europe a-t-elle joué jusqu’à maintenant pour sortir de la crise et comment pourrait-elle accélérer la concrétisation et la mise en œuvre d’un processus de paix dans cette région ? Conséquences pour les enfants ? » Chloé

Rappel du contexte historique et politique de la création de l’Etat d’Israël : celui-ci est déclaré indépendant le 14 mai 1948. S’ensuit la première « guerre » arabo-israélienne et la Nakba, qui en entraînera  4 autres : Canal de Suez, Guerre des 6 jours, Guerre du kippour, Guerre du Liban.

M. Porteilla insiste bien sur le fait que depuis la création de l’Etat d’Israël, ni la Convention de Genève ni les résolutions de l’ONU n’ont été respectées par ce dernier. Israël n’a par exemple jamais défini ses frontières. Les négociations se poursuivent depuis 1999 mais l’Etat palestinien n’a toujours pas vu le jour.

Le docteur Salem nous a présenté la situation plus particulière des enfants palestiniens et le choc psychologique auquel ils sont soumis quotidiennement avec les bombardements mais aussi l’absence d’électricité, le manque de nourriture, d’eau et de soins, lié au blocus exercé sur Gaza.

Les témoignages des jeunes Palestiniennes présentes convergent vers un même appel : celui de la solidarité internationale mais surtout que celle-ci se concrétise dans des actes : « no more words » said Maram.

Synthèse en Anglais : Harun

The issues raised in this meeting started with the history of the conflict. After the speech of the professor from Bourgogne University, Palestinian doctor, Mr Salem, conitued with mirroring the problems of Palestinian people. There were significant comments of the speech. It defined Israeli actions as colonization and Israel as a borderless country. Hence they have the opportunity to expend their territories towards Palestinian settlements.

When Doctor Salem displayed a play that represents a trial of an Israeli soldier, I think most of the people in the conference room felt terrible about the situation in Palestine. The presentation that covers images of destroyed houses, mosques, hospitals and wounded children made us realize better what is going on in the Middle East.

There were also two young girls, Rana and Lara, from Gaza, among speakers and they numbered their demands on behalf of Palestinians. First was the end of occupation. Second is the end of apartheid. There comes justice and equality for the Palestinian people in Israeli territories and last was the reestablishment of the freedom of movement since they cannot go to Jerusalem. Although the meeting was very good, it would be better if Israelians  also be there.

Après-midi : Table-ronde : « L’inégalité des genres, une lutte dont les jeunes prennent le relais »

La Seconde Guerre mondiale a permis de modifier la perception du rôle de la femme au sein de la société. Aujourd’hui, des évolutions notables ont été constatées. L’insertion de la femme dans la vie professionnelle en est l’exemple le plus visible. Néanmoins, elles font encore aujourd’hui l’objet de  discriminations. Pour être exemplatif, elles sont plus touchées par le chômage que les hommes, elles accèdent plus difficilement à des postes à responsabilités, elles sont victimes d’inégalités de salaire. Au surplus, on observe une division sexuée des professions : les femmes sont conditionnées à exercer certains métiers (infirmières, éducatrices, filières administratives, esthétiques etc..). ; ce phénomène s’étend aussi à l’espace urbain. Le caractère patriarcal de notre société et les procédés inconscients de conditionnements éducatifs font de la lutte pour l’égalité des sexes, un enjeu quotidien.

Atelier 1 : « La situation de l’Algérie après la guerre civile » Témoignages de jeunes : Célia

Etaient présents autour de la table une dizaine de personnes âgées de 20 à 50 ans, de nationalités différentes.

Les échanges ont porté autour des événements qui se sont produits en Algérie depuis les années 1980. De  nombreuses questions ont été posées, parmi celles-ci : « Combien cette guerre civile a fait de victimes ? », « Comment les jeunes ont contribué et contribuent toujours à l’amélioration de la situation économique et sociale en Algérie ? »

A la fin, l’ensemble du groupe s’est arrêté sur quelques propositions permettant de résoudre la situation et de développer une vraie culture de la paix :

– Roland Nivet : « création de micro-projets en Algérie pour essayer d’apporter du soutien à la population »

– L’importance de la communication entre les peuples à travers les jeunes : « donner l’opportunité aux jeunes algériens de pouvoir venir à la rencontre d’autres jeunes dans tous les pays du monde, chose qui les rapproche et contribue à éliminer les préjugés, et à renforcer le soutien de l’opinion internationale ».

Atelier 2 : Le conflit israélo-palestinien : Iwad

D’emblée,  nous déplorons faute d’indisponibilité,  le défaut d’interchangeabilité dans le débat entre les membres  de la délégation palestinienne  et la représentante d’une ONG israélienne.

L’objet de la  réunion  a été d’entreprendre une meilleure sensibilisation de la culture de paix  par le biais  du conflit israélo-palestinien. Conscient de l’inéluctabilité d’un  avènement de la paix entre Israël et la Palestine, nous avons entrepris  sans exhaustivité  la genèse du conflit. Considérant le fait que la sécurité d’un pays dépend de la sécurité de l’autre, nous proposons :

L’exigence de la cessation de l’occupation du territoire palestinien par l’Etat d’Israël,

L’accession à la souveraineté de l’Etat palestinien par l’assemblée générale de l’ONU à l’unanimité,

De préserver la solidarité avec les pacifistes israéliens,

Encourager l’initiative arabe pour la paix.

Ces propositions sont le socle minimal sur lequel on peut édifier les intérêts des Israéliens et des Palestiniens ; il est évident que des désaccords persistent sur la manière d’apporter des solutions pratiques au conflit (beaucoup de divergences notamment sur le rôle de la flottille de la paix).

Atelier 3 sur l’excision [Alexandre REYNAUD]:

On retrouve l’excision sur tout le continent africain, en Australie et aussi en Amérique du Sud, sous ce terme sont regroupés plusieurs « opérations »/mutilations (parfois seul le clitoris est coupé, parfois les lèvres le sont aussi), il y a des pratiques différentes car il y a des origines et des buts « affichés » différents (embellir la femme, la « déviriliser », la « purifier » en vue du mariage…). Bien entendu cette pratique vise à asseoir les sociétés patriarcales qui l’imposent en frappant les femmes au plus intime.

Etant donné les conditions dans lesquelles ces « opérations » sont effectuées, les risques encourus sont nombreux, de la perte de sensibilité à la mort par hémorragie ; à ces conséquences sur le corps s’ajoutent des séquelles, parfois très lourdes sur la psyché.

Prévenir les populations de ces risques nous parait une nécessité pour combattre ce fléau, au même titre que l’alphabétisation ; certaines excisions étant infligées au nom de l’Islam, ce qu’une lecture des textes suffirait à infirmer. L’éducation sexuelle et la mise en avant du plaisir pourraient, au contraire, heurter les valeurs des populations visées et donc s’avérer contre-productives. Enfin, plusieurs participant(e)s ont souligné le rôle positif joué par les actions de marrainage de jeunes filles et de reconversion des exciseuses.

Voir le « Journal de la Paix » n°1 du 10 juillet 2011 (en pdf)

PORTRAIT

Aujourd’hui  focus  sur Celia  et  Houria,  25 ans,  viennent  de Bejaïa  en  Algérie.  La  parole  est  à Célia :
«  Ce  qui  me tient  à  coeur c’est  de  parler  des conditions de vie des jeunes  filles dans un pays  comme l’Algérie. Ce sont des  jeunes filles qui ont envie de vivre, qui ont des  rêves, qui  rêvent  d’un  prince  charmant,  qui ont  envie  d’aller  au  ciné,  d’avoir  des rendez-vous…Toutes ces choses sont impossibles  en  Algérie.  Il  n’y  a  presque  pas  de  cinémas  ou  de  théâtres sauf  dans  les  grandes  villes  mais seuls les hommes s’y rendent. Il n’y a pas  d’interdit  officiel  en  Algérie mais le poids de la société et la force de la tradition  suffisent  à  interdire  certaines  activités  aux  jeunes  filles  qui pourraient être mal vues.
Les  jeunes  filles  algériennes  manquent  d’opportunités,  elles  mènent un combat face à la société qui interdit  toute expression, où  toute démarche  pour  s’amuser  est  condamnée par    la  religion.  Ne  pas  dévoiler  son corps,  être    contrainte  d’avoir un  copain en cachette car si elle dévoile sa relation  cela  impliquerait  aux  yeux des autres qu’elle a perdu  sa virginité.  Finalement,  la  virginité    souvent plus  de  valeur  que  la  personnalité d’une jeune fille. C’est quelque chose dont  tout  le monde  parle  alors  qu’à mon  sens  c’est  une  question  très intime.  La  pression  est  certes  forte mais dans  la  réalité,  les  jeunes  filles contournent  les  interdits,  luttent  à leur  niveau  pour  acquérir  un  peu  de liberté. Beaucoup ont une vie amoureuse,  sortent,  créent  des  situations pour  s’amuser.  Ce  n’est  pas  chose facile et  il  faut  inventer beaucoup de stratagèmes  pour  arriver  à  sortir. Mais  malgré  tout,  ces  petits moments  de  liberté  sont  déjà une  forme  de  lutte  contre  l’oppression de la société.
Les  premières  filles  à  oser  braver  les  interdits  ont  été  sévèrement punies, mal vues à l’école, ont même été obligées d’arrêter leurs  études.  Le  père  d’une  de mes amies lui a rasé la tête pour la punir ce qui  l’a contrainte à porter le  voile.  C’est  à  acte  grave  car  une fois  qu’on  prend  le  voile  on  ne  peut pas  le  quitter  facilement,  elle  ne  l’a pas  choisi, n’a pas décidé de  le porter  par  conviction  religieuse mais  se l’est  vu  imposer,  à  mon  sens  c’est une vie détruite.

Comment évolue cette situation ?
La génération de nos parents n’avait pas  le  choix.  Ils  n’étaient  pas  éduqués et ne se posaient pas de questions quant à la légitimité des règles.
Mais l’accès à l’éducation et à l’école a beaucoup changé. Un livre est déjà un moyen de s’évader…

Et les garçons, ils en pensent quoi ?  
Il  y  a des  situations  diverses,  certains garçons ont une vie amoureuse mais n’acceptent pas que  leur  soeur  fasse de  même.  D’autres sont au contraire très ouverts  et  tolérants.
D’autres  encore  sont en  quelque  sorte obligés  de  jouer  un rôle pour ne pas être marginalisés.

Et  toi  Houria,  quelles  sont  tes  impressions sur la RIJ ?  
Je trouve que nous abordons beaucoup de sujets négatifs et  j’ai parfois  l’impression  qu’il  n’y    pas  de vraie solution qui entraine  le changement.  Par  exemple,  la  question palestinienne  ne  change  pas  même si les mêmes idées sont débattues depuis des décennies.
Concernant  l’ambiance  générale, j’apprécie  particulièrement  le  fait que  les participants n’aient pas de barrières,  le  contact  est  vraiment facile.
Propos recueillis par Aurélie Royon.

S Y N T H E S E   D U  9  Juillet  2 0 1 1 

Table-ronde « La culture de la paix dans l’espace euro-méditerranéen » : Houria
Les principales problématiques soulevées lors de cette table-ronde par les différents intervenants (Izzet Cozgun, membre de Professions sans frontières et Jean-Pierre Darlo) ont été : l’immigration, la crise économique, la course à l’armement. Ces trois problématiques sont liées, car il est évident que la course à l’armement a pour conséquence des dépenses faramineuses qui participent à la crise économique mondiale actuelle. Malheureusement, il en résulte la mise en avant d’une sorte de bouc émissaire qui serait responsable de cette situation : l’immigrant. En effet, ce dernier est perçu comme une menace qui vient voler les emplois et les logements. Les natifs ressentent donc le besoin de se défendre, en résulte un climat de haine et d’incompréhension qui conduit à la montée de la xénophobie et de l’extrémisme.
Toutefois, lors de cette table-ronde, les intervenants ont avancé quelques solutions qui aideraient à resserrer les liens entre pays européens et méditerranéens et donc à établir une certaine paix : toucher et déconstruire le racisme sans se limiter à l’antiracisme, les immigrants doivent au possible s’impliquer dans la vie de la communauté (ex : défense des services publics) et non pas seulement s’occuper des aspects les concernant, éduquer les jeunes à la non-violence.

Atelier 1 « Le printemps arabe » : Chloé
Les participants ont abordé  tout d’abord  le problème de  la communication en mettant en avant  le combat  des  préjugés  entre  les  peuples :  les  Algériens  et  Palestiniens  qui  ont  participé  à  l’atelier insistent sur le fait que les médias occidentaux déforment la réalité des évènements, au-delà même des révolutions arabes récentes. Parmi  les  idées reçues générées par  les médias,  la confusion entre islam et terrorisme.
La deuxième grande idée qui ressort de l’atelier est que les Européens peuvent et doivent peser sur la politique de leurs gouvernements. A l’inverse, les jeunes algériens par exemple sont épuisés par la répression  de  leurs mobilisations.  Seul  un  soutien  de  l’extérieur  pourra  redonner du  courage  aux populations sous dictature.


Atelier 2 «La culture de la paix dans l’espace euro-méditerranéen » : Mouloud Les enjeux de la culture de paix sont individuels. En Europe, le discours médiatique, et parfois politique, semble raciste. Il empêche de développer un monde pour vivre ensemble.
Le racisme peut provenir aussi du monde musulman, avec d’autres musulmans. Il ramène donc la question de la victimisation excessive dans certains cas. Les intervenants de l’atelier rappellent que l’intégration est parfois difficile, avec des points de vue différents selon eux : racisme ordinaire, communautarisme, difficultés d’adaptation…

Eduquer à la culture de la paix, c’est donc la culture de partage, loin de l’ethnocentrisme. Au sein de cet atelier, elle s’exprimer à travers plusieurs thèmes évoqués avec des avis différents : droit de vote ou non pour les immigrés, y compris les clandestins, autorisation ou non du voile à l’école, dialecte maternel parlé en cours, adaptation à la diversité des nouveaux immigrants…

Atelier 3 « Analyser et concrétiser la paix » : Joseph
Nous avons vite décidé que ce serait peut-être trop difficile de définir directement la paix. Par contre, nous avons essayé de définir son antithèse, la guerre et nous avons constaté qu’en analysant la guerre, on pourrait essayer de la dénoncer et de concrétiser ce qui la crée. Tout de suite, on s’est demandé si nos pays (France, USA, Sénégal, Grèce, Espagne) étaient pacifistes, question à laquelle tout le monde répondait non, même si les conditions au Sénégal, pour cultiver la culture du pays, sont en particulier très différentes que dans nos autres pays. On est tombé d’accord sur le fait que la paix impliquerait un monde où on pourrait vivre librement, malgré le fait qu’une partie du groupe pense que la base de la paix se situe dans l’éducation à la culture de paix et que l’autre la situe plutôt dans le changement social.

Atelier 4 « Nationalisme et Internationalisme » : Cédric

Le nationalisme a changé, d’abord facteur de solidarité, il est devenu agressif et guerrier au XXe siècle. Le nationalisme vient du besoin de classer les gens et n’est pas pertinent : nous préférons le terme d’ «identité». Notre identité est plus complexe. Nous réclamons une nouvelle définition de l’identité basée sur les idéaux et non pas sur les intérêts financiers ni sur le rapport de force. De plus, l’identité européenne doit être cultivée à partir des similitudes sociales et de la solidarité. Nous ambitionnons ainsi une Europe où les pays ne se contentent pas de bénéficier des avantages de l’Union mais collaborent pour le bien-être des peuples.
Enfin, il n’est pas question de promouvoir une conception fermée et belliqueuse de l’identité. La nôtre est ouverte et multiculturelle !

Atelier 5 « La Charte des Nations Unies » : Linda et Iwad
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, d’éminents juristes ont estimé utile d’édifier un socle de droits et libertés fondamentaux incarnés en une charte des Nations unies. A ce jour, la charte constitue le texte fondateur du droit international. L’ensemble de sa philosophie est contenue dans le préambule et articles fondamentaux. Elle édicte des principes tels que le respect de la dignité humaine, l’auto-détermination des peuples quant à leur choix politiques, économiques, sociaux, l’égalité des sexes, le droit à un recours effectif, le droit au travail, le droit au logement à l’éducation etc. Elle a été secondée par deux pactes internationaux de 1966 relatifs aux droits civils, politiques, et sociaux-économiques. A ce jour, bon nombres d’états sont réfractaires à appliquer les droits et libertés fondamentaux édictés par la charte. Ils ont façonné à leur guise la charte. Au travers de ces institutions, notamment, l’inamovibilité des cinq membres permanents au conseil de sécurité et le mécanisme du droit de véto. Il est opportun pour nous, peuples des nations, de mettre en place un atelier de vulgarisation de la charte des nations unies. Nous demandons à ce titre l’adaptabilité des organes des nations unies à la philosophie de la charte. Nous préconisons l’effectivité et l’applicabilité par les états membres de l’ONU des droits et libertés fondamentaux édictés par la charte. Nous appelons à une meilleure accessibilité et informatisation du préambule et articles fondamentaux.

P O R T R A I T
Chaque jour, nous vous proposerons le portrait d’un participant de la Rencontre.
Aujourd’hui, carte blanche à Lucien…


Lucien, peux-tu nous parler de l’origine de ton engagement pacifiste?

J’ai fait partie des enfants utilisés par une rébellion (l’AFDEL) en 1997 pour renverser le pouvoir du Maréchal Mobutu alors président du Zaïre, alors appelé Kadogo (un enfant soldat). Le terme d’enfant soldat est de fait antithétique. On peut être un enfant, on peut être un soldat, mais ces deux éléments ne doivent normalement pas être associés.
Après avoir quitté ce monde militaire, j’ai fondé une association appelée « Ambassade des enfants soldats » qui avait pour objectif de faire prendre conscience à des enfants soldats congolais sans espoir qu’une autre vie est possible. Il s’agissait également de sensibiliser les populations de la RDC afin qu’elles accueillent leurs enfants autrefois soldats. Plus tard, j’ai appris que d’autres pays connaissent ces pratiques. Nous avons donc élargi notre champ d’action, l’association est devenue internationale et a été rebaptisée « Ambassade des jeunes victimes des guerres ».


S Y N T H E S E   D U  8  Juillet  2 0 1 1

Accueil chaleureux des maires de Varennes-Vauzelle et de Garchizy qui nous ont présenté les engagements des deux villes sur la question de la paix dans le monde. Ils ont insisté sur l’universalité des enjeux ainsi que sur le fait que la jeunesse a un rôle décisif à jouer dans ce combat, et sur la fait que les moins jeunes sont là pour les aider, les conseiller si nécessaire.
Cédric Desmarais a présenté la rencontre qui est l’aboutissement de deux ans de préparation et le support des municipalités, vraiment encourageant. Il a lui aussi insisté sur le caractère international des REIJ en précisant que le travail de la paix dans le monde allait être progressif. Il a fini en rappelant les objectifs des REIJ qui sont la formulation d’un appel ainsi que de 3 campagnes pour la Paix.

Jean Pierre Bugada, le représentant de l’ONU a présenté les progrès réalisés sur les OMD (Objectifs Mondiaux de Développement) par les Nations Unies pour réduire la pauvreté dans le monde de moitié d’ici 2015. Selon les objectifs, les résultats sont plus ou moins satisfaisants en fonction des zones du monde (il reste encore de gros progrès à réaliser en Afrique, dans les zones de conflit et parmi les populations rurales).
Antoine Dernis, secrétaire général de l’UNICEF, a insisté sur le fait que les objectifs développés dans les OMD concernaient en majorité les enfants (éliminer la faim, accés à l’éducation, égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, augmentation de l’accès aux soins pour les accouchements, éradication de maladies comme le VIH, le paludisme, accès à l‘eau potable et aux sanitaires). Pour lui, des progrés ont été faits mais de nombreux défis restent à relever.


De gauche à droite : Elise Bourdier coordinatrice des RIJ, Jean-Pierre Bugada représentant de l’ONU en France, Antoine Dernis secrétaire général de l’UNICEF et Pierre Villard co-président du Mouvement de la Paix.

Les participants ont relevé d’autres points comme comparer les différentes significations que l’on donne à la Paix, le fait que trop peu de moyens étaient mis en oeuvre, la dignité au travail, problématique des enfants soldats, le manque d’objectifs dans les OMD, l’esclavage, l’excision, rappeler que ce sont les citoyens qui élisent les représentants de l’ONU et qu’ils sont donc bien acteurs de la Paix dans le monde.


Table-ronde « La  Charte  des Nations-Unies,  la Charte  européenne des  droits  fondamentaux :  deux outils internationaux dans les mains de la jeunesse »

Roland Weyl: a rappelé l’intérêt des citoyens à être acteurs de la paix ainsi que le fait que la première loi de l’ONU interdit de recourir à la force dans  les relations internationales. L’ONU est un endroit où les peuples unissent leurs efforts et où ils ont des représentants. L‘ONU est détourné par les grandes puissances et les gouvernements, il revient donc aux citoyens de s’occuper de leurs gouvernements. Sans le pouvoir économique, on ne peut pas faire grand chose or, ce pouvoir appartient à des organisations comme le FMI qui sont hors la loi. On a des moyens économiques et politiques pour soutenir les peuples et défendre les droits de l’homme (moyens de pression).
Maires de Garchizy/Varennes-Vauzelles: ont dénoncé les armes nucléaires qui sont le symbole du pouvoir de la démolition de l’homme par l’homme et non pas un outil de pacification comme on veut nous le faire croire. Et nous ont incité à lire les textes et les résolutions de l’ONU.

Les participants ont relevé d’autres points comme: le besoin de mettre ces textes à disposition et des problèmes d’accessibilité à cause du jargon utilisé, le fait que des formations étaient accessibles pour former des jeunes à ces droits, l’idée a été émise de rédiger nos propres chartes, le fait que des résolutions avaient été prises à l’ONU mais que peu de résultats étaient visibles, peut être passer à un traitement « horizontal » des textes de lois (sans passer par une hiérarchie), le fait que l’ONU était supplantée par des organismes moins légitimes comme le G8 et le G20, le fait que l’information n’était pas traitée avec la même intensité en fonction des zones de conflit ou encore le problème de la Palestine qui est reconnue par beaucoup de pays mais pas officiellement.

Réponses

  1. Merci de mettre en ligne très régulièrement les synthèses des conférences et ateliers. Ca permet de suivre cet événement extraordinaire depuis l’autre bout du monde.

    François

  2. Un bel évènement. Bravo à tous.


Laisser un commentaire